La série Lucrèce interroge la violence invisible inscrinterrogez la violence invisible inscrite dans les plis de l’histoire, dans les corps, dans les silences. À travers un support volontairement courbé, déchiré , l’œuvre ne se contente pas de représenter la souffrance : elle l’incarne matériellement, la fait ressurgir en surface, comme une mémoire que rien ne peut complètement effacer.
Le sang, paradoxalement représenté en blanc et en volume , devient ici une énigme : non pas le rouge du drame immédiat, mais la trace figée d’un acte irréversible, la mémoire d’un geste. Le blanc évoque aussi l’effacement, la pureté perdue ou arrachée, et transforme la blessure en relique silencieuse.
Ce renversement chromatique déstabilise le regardeur et l’oblige à reconsidérer les codes traditionnels de la représentation. Le sang blanc n’est plus l’indice d’un choc, mais celui d’un silence trop lourd , d’une parole empêchée.
Dans Lucrèce , chaque déchirure du support est un cri contenu. Chaque courbe, une tension entre abandon et résistance. Le corps féminin, réduit à une absence ou à une trace, devient le théâtre d’un affrontement entre mémoire et oubli, entre violence subie et dignité affirmée.